vendredi 22 mars 2013

descriptif du voyage

Voici un blog que j'ai décidé de créer afin de vous montrer des images et témoignages de mon séjour en Côte d'Ivoire.
Cela fait presque deux mois que je foule le sol ivoirien au contact des habitants, partageant leurs modes de vie, leurs cultures, leurs nourritures, découvrant leur pays jour après jour.
Installé dans un quartier d'Abidjan, capitale économique de plus de 6 millions d'habitants, située dans la lagune Ebriée, j'ai décidé de visiter l'intérieur des terres.
Après avoir visité  Yamoussoukro, capitale politique démesurée de parts ses monuments sur-dimensionnés, oeuvre du premier président ivoirien Félix Houphoüet-Boigny à la vision pharaonique, j'ai décidé de me rendre dans la région de l'ouest montagneux du pays, proche des frontières libérienne et guinéenne.
La région possède un sol incroyablement riche et est la principale zone de production vivrière de Côte d'Ivoire. Malheureusement, ce fut également la partie la plus affectée par la crise post-électorale.   

Lors de ce périple d'environ une semaine, je serai  accompagné de Guyzo, un ami qui a beaucoup voyagé en Afrique et en Côte d'Ivoire.

mardi 19 mars 2013

Le parcours


Voici notre itinéraire qui a évolué au fil du temps,environ 750 kms séparent Man d'Abidjan, Duékoué, Daloa seront les principales escales.

lundi 18 mars 2013

Présentation de la Côte d'ivoire

La Côte d'Ivoire est tristement célèbre pour les différentes crises politiques qu'elle a connue depuis 1995, dont notamment la dernière crise post-électorale en 2010.
Heureusement, la Côte d'Ivoire, ce n'est pas que cela! son équipe football, les Eléphants, est l'une des meilleures du monde avec son attaquant vedette Didier Drogba, c'est une terre d'hospitalité, une mosaïque socio-culturelle, des plats traditionnels variés et délicieux, des habitants chaleureux, de magnifiques paysages avec une faune et flore diversifiées...
Savez-vous que 70% du chocolat que vous mangez provient de ce pays?
Abidjan, la capitale économique est le deuxième port thonier du monde!
c'est l'un des principaux pays producteur de café, hévéa, huile de palme, on y trouve également de l'or, bananes, ananas, coton...


La Côte d'Ivoire se situe en Afrique de l'Ouest, s'étendant sur une superficie d'environ 322 463 Km², elle partage ses frontières avec le Libéria, la Guinée, le Mali, le Burkina-Faso et le Ghana

Les climats de la Côte d'Ivoire font la transition entre les climats équatoriaux humides et les climats tropicaux secs. Le relief est surtout accidenté à l'Ouest, le sud est bordé par l'Océan Atlantique, les forêts denses sont présentes au sud du pays, tandis que le nord, plus sec est occupé par la savane.

On estime la population ivoirienne a environ 22 millions d'habitants, dont 6 millions dans la capitale économique Abidjan.



une mosaïque ethnique peuple le pays, on dénombre en effet plus de 60 ethnies, divisées en 4 grands groupes linguistiques. Le pays est à majorité chrétien (env 50%),  ( 30% musulman), et 20% animistes.
il y a une forte concentration étrangère en  Côte d'Ivoire qui joue un rôle moteur économique dans la sous-région. ainsi, Burkinabés, Maliens, Guinéens, togolais, Béninois... résident en terre Eburnie, sans oublié les Libanais qui dépasseraient les 100000 habitants,  les Chinois de plus en plus nombreux et quelques occidentaux, surtout des Français...



Départ pour l'Ouest

Nous partons tôt le matin  pour se rendre à la grande gare d'Adjamé, l'une des dix commune d'Abidjan célèbre pour son gigantesque marché, ses gares routières et sa dangerosité.
Nous décidons de prendre un minibus pour se rendre à Man. C'est un vieux minibus mercedes que l'on appelle communément Massa. Le véhicule est bondé, et les bagages montés sur le toit encore plus.
voici ce qui nous servira de transport jusqu'à Man!

un minibus plus que bondé de monde!

un petit  aperçu de la gare d'Adjamé
La patience est une vertue que tout le monde a en Afrique et l'expression "prendre son mal en patience" a tout son sens ici! j'ai pu m'en rendre compte dès le début puisque nous partons à 11h30 soit plus de 3h après le départ prévu!!

Il y a peu de places, on se bouscule...à l'intérieur du massa, mais la bonne humeur reste au rendez-vous. Je suis impressionné de voir avec quel calme les femmes et enfants (parfois nouveaux-nés) se comportent durant ce voyage.

Le voyage fut long, TRES LONG, il a fallu s'arrêter pour rammasser les bagages tombés, s'arrêter encore
lors des nombreux barrages policiers à l'entrée de chaque ville, montrant un droit de passage ou moneyant quelques francs cfa...

un des nombreux check-points rencontrés
Même si le réseau routier est assez performant, souvent mieux que dans certains pays d'Europe, croyiez-moi! c'est dans la nuit aux alentours de 22h30 que nous arrivons à Duékoué (initialement notre terminus devait être Man), on nous propose de changer de minibus, nous refusons et optons pour passer la nuit à Duékoué. Nous irons rendre visite à des amis le lendemain.

Les régions où nous nous rendons ont été les plus affectées pendant la crise post-élecorale, et Duékoué fut la ville la plus meurtrie notamment la partie que l'on appelle "petit Duékoué".
La situation de cette région résulte particulièrement autour de problèmes fonciers ruraux et le droit d'accès à la terre. Ainsi, depuis les années 90, les conflits entre les autochtones ( à l'origine propriétaires) et allochtones, venus travailler la terre surtout des pays voisins (Burkina, Guinée, Mali) se sont multipliés.
Aujourd'hui, même si le gouvernement prône une politique de réconciliation nationale, les tensions autour du foncier entre les autochones et allogènes sont toujours palpables et loin d'être résolues.
Toutefois, la ville semble s'être apaisée, et les gens reprennent leurs vies sociales  petit à petit. 

dimanche 17 mars 2013

Man entre montagne et forets, une belle découverte


Après s'être restauré dans un bon maquis (nom donné aux restaurants en plein air en Côte d'Ivoire), un délicieux poisson braisé accompagné d'attiéké (semoule de manioc) et d'une sauce pimentée, nous dormons dans un petit hôtel à proximité.

Le matin, nous rendons visite à mes amis, deux ans auparavant, ils étaient déplacés de guerre dans des camps, des rebelles avaient pris leurs biens, brûlés une partie de leur maison, ils ont pu revenir et recommencer à vivre. Ils appartiennent à l'ethnie Guéré qui est victime d'exactions depuis une rebellion de 2002 qui avait divisée le pays en deux. Les Guérés sont majoritaires à Duékoué, et sont les autochtones mais  un conflit persiste entre ces derniers, propriétaires terriens et les populations venues du nord et de l'étranger pour travailler la terre.

Santé!!!!
Nous sommes reçus à coeur joie par ces amis qui ne s'attendaient pas à ma visite! et l'on déguste le délicieux vin de palme : le Bangui!
Certains habitants (surtout les vieux) ne parlent pas le français et il s'avère assez dur de communiquer ensemble.

Nous partons quelques heures plus tard pour Man, de nouveau en massa (plus que rempli). Au fur et à mesure que nous avançons, je contemple le payasage d'une verdure éclatante et avec de nombreuses collines s'élevant ça et là.
intérieur d'un massa!

le voyage laisse des traces, on dort tant bien que mal



Arrivé à Man, ville entourée de 18 montagnes, nous nous rendons dans notre hôtel quelque peu en montée et avec des chambres très confortables, puis nous nous déjeunons dans un maquis de cuisine traditionnelle Yacouba, ethnie majoritaire dans cette zone. Au menu, riz local accompagné de sa sauce plala à base de feuille d'épinard et d'huile de palme rouge, et bien sûr de sa viande de brousse : L'AGOUTI, rat qui ressemble à nos ragondins!!!un délice, coyiez-moi!!!
la rue princesse de Man


Man et l'un de ses nombreux marchés

Hmm, bon appetit!!!



Nous décidons ensuite de nous rendre à une cascade non loin de là.
Lieu enchanteur où quelques ivoiriens viennent s'y décontracter également. On se rafraîchit, se baigne, imitons Tarzan dans les lianes...on rencontre un guide, spécialiste de la région avec qui nous prenons rendez-vous le lendemain pour escalader la dent de Man, ange-gardien de la ville.
Femmes Yacouba croisées sur la route, elles rentrent dans leur village après  avoir vendu ou acheté au marché de Man

Banc de bambou, un peu de repos pour Guyzo

l'entrée de la cascade













Ensuite, nous nous rendons à proximité de la fôret ou résident les singes animaux totems des Yacouba. Quelques enfants applaudissent pour faire venir les singes, nousachetons des bananes pour leur donner, un vieux singe a réussi à nous piéger en prenant tout notre stock à son propre compte!!l'expression être malin comme un singe n'a pas été inventée pour rien!!



Sortis de la fôret, nous cherchons un coin pour se déshaltérer, et arrivons un peu à l'extérieur de la ville à dans un village yacouba. Nous buvons du bangui fraîchement récolté et faisons connaissances avec les habitants. Nous sommes aussitôt invités à dîner chez un habitant! c'est ça la Côte d'Ivoire, la culturede l'hospitalité!!!nous partageons un repas entre hommes seulement : plakali (manioc fermenté et broyé) accompagné de sauce graine et poisson.
Après s'être échangés les coordonées, nous nous rendons à la rue princesse profiter de l'enjaillement ivoirien (la fête!!)

Des enfants jouant au foot devant leurs huttes


Dégustation de Bangui avec mes nouveaux amis vêtus de la tenue traditionnelle Yacouba, tissée ici même à Man


Toute la famille et voisins réunis après un bon repas!!

le plus grand maquis de Man, classe A



une petite faim, après quelques bières : attiéké poulet TRES pimenté!

Après cette très bonne soirée pleine de rebondissements, nous reganons notre hôtel, demain on se lève tôt pour escalader la dent de Man, affaire à suivre...!!!!

samedi 16 mars 2013

Ascension de la dent de Man


Notre guide, Célestin, vient nous chercher aux alentours de 7h à notre hôtel, nous petit-déjeunons dans un petit café musulman de la ville avant de prendre la route pour l'ascension de la Dent de Man.
Petite montagne à 14 kms de la ville dont le sommet culmine à 881 mètres.
Le temps de se ravitailler en eau et ça y'est le départ est lancé!
Nous ne sommes pas très bien équipé pour cette ascension quelque peu abrupte; aussi, il a plu fortement la nuit dernière et le sol est très glissant à certains endroits.
Guyzo a de simples tongues, notre guide des sandales, que l'on appelle ici lequés, et pour ma part j'ai une paire de converse de ville! ce n'est pas très adapté à ce terrain.
voici les chaussures portées pars mes deux accompagnateurs!!!!

Au pied de la montagne, nous nous arrêtons au village de Glongouin et payions "un droit de passage" aux villageois.
Ecole du Village


Au loin le sommet de la Dent de Man, qui en réalité en a deux!
La ballade pédestre est fort agréable, le chemin n'est pas balisé, et nous nous rendons compte de l'utilité d'avoir un finconnaisseur à nos côtés.
Tout au long du parcours, Célestin me raconte des anecdotes, me décrit le paysage, l'histoire de ces ancêtres qui habitaient autrefois sur le sommet.

La canopée est très riche en biodiversité d'une verdure éclatante. De grands arbres sempervirents côtoient des plantations. Ici tout pousse! le café, cacao, manioc, manguiers, papayes, riz, bananes, hévéa, palmiers...
on récolte l'huile de palme rouge

champ de manioc


c'est un caféier


cabosses de cacao
Aussi, nous rencontrons quelques cultivateurs à qui nous achetons des bananes pour reprendre des forces. Ce sont des fois de jeunes enfants, et la majorité ne parlent pas le français!




La pluie d'hier a laissé des traces, de nombreux arbres sont tombés, la chaussée est de plus en plus glissante , le relief de plus en plus accidenté, on glisse, évite un essaim d'abeille déchaînées, des insectes envahissants...et enfin nous arrivons en haut du sommet! du moins le plus petit, car de'énormes fourmis volantes se sont installées sur le plus haut, par craintes, nous décidons de ne pas y monter; La vue est remarquable, on se repose et contemple le paysage.
Le Libéria et la Guinée sont là bas au loin, à quelques dizaines de kilomètres!




en bas, la ville de Man

un exemple de bêtes rencontrées...


derrière nous, la plus haute dent!



A notre retours nous croison un groupe rencontré la veille au maquis, c'est une ONG et parmis eux figurent une française, deux femmes escaladent le mont à pieds nus!!

Nous prenons un autre itinéraire pour le retour afin de se rendre à une nouvelle cascade. le lieu est encore plus enchanteur que celui de la veille, on se relaxe, se baigne...

Hutte où une femme à qui nous avons acheté des bananes stocke  les fruits récoltés















Baignade à la cascade!!
Quelques photos prisent sur la route!

Des femmes trient les grains de café

les zébus

grains de café




A Man, le deux-roues est roi!!!

 Quelques heures plus tard, nous arrivons à Man, on déjeune dans un restaurant riz sauce graine ou sauce aubergine avec de la nourriture de brousse (biche)


exténués, un bon repas va nous remettre d'aplomb!!!